«Non-Fungible Tokens: Digital Art’s Rising Popularity Attracts Growing Audience of Financial Criminals»

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Combien peut valoir une peinture de chat générée de manière algorithmique ? 11,7 millions de dollars américains, c’est le prix auquel « Covid Alien », par Cryptopunk #7523, s’est vendue chez Sotheby’s en juin 2021. Et que dire des 69,3 millions de dollars américains, que « Everydays: The First 5000 Days » de Beeple a rapporté chez Christie’s en mars 2022 ? Des chiffres   étonnants, mais loin d’être des cas isolés sur le marché des « Non-Fungible Tokens » ou NFT. Depuis leurs débuts il y a seulement quelques années en tant que curiosités techniques sur le marché de l’art numérique, les NFT ont explosé pour atteindre une frénésie alimentant un marché de plusieurs milliards de dollars, passant de 106 millions de dollars en 2020, selon la société d’analyse Chainalysis, à 44,2 milliards de dollars l’année suivante, laissant les observateurs incrédules se demander sur quelle base ces évaluations sont faites.

À l’origine, les NFT étaient destinés à utiliser la technologie de la blockchain pour aider les artistes numériques à protéger leur travail. Ils visaient à être un enregistrement systématisé de la propriété et paiement des droits d’auteur à chaque fois que l’œuvre d’un artiste était échangée sur la blockchain. Cependant, presque immédiatement, ils sont devenus une classe d’actifs en plus d’une œuvre d’art, ouvrant une nouvelle frontière d’investissement financier numérique et de spéculation numérique. Et comme tout investissement, les NFT ont été adoptés par des criminels opportunistes.

Les NFT sont principalement achetés avec des cryptomonnaies, conçues comme une forme de monnaie émise et transférée en dehors des systèmes financiers réglementés par le gouvernement, ce qui ajoute de la complexité à leur utilisation en tant qu’instruments financiers : en plus d’être décentralisé et peu réglementé, l’univers de la cryptomonnaie repose sur sa propre blockchain pseudoanonyme conçue pour protéger avant tout la vie privée des utilisateurs. Comme les cryptomonnaies, le marché des NFT peut être considéré comme une sorte de « Far West » où les participants peuvent opérer relativement librement, mais à leurs propres risques. L’effondrement récent de 40 milliards de dollars de la cryptomonnaie Luna met en évidence de tels risques.

Le marché des NFT représente une intersection novatrice entre l’art, la finance et la technologie, et a attiré une attention considérable de la part des acteurs publics en tant que tels. Il pourrait donc bientôt être soumis aux mêmes réglementations imposées à ces marchés. Afin d’évaluer cette possibilité et d’apporter de la clarté à un monde obscur et en constante évolution, VIDOCQ a mené une enquête sur le cybermonde sous-terrain pour comprendre comment les criminels perçoivent les NFT afin de déterminer leur utilisation réelle et potentielle dans la criminalité financière.